Whispers of a machine

Je reviens donc avec mon lot de jeux vidéos avant que l’été ne finisse. Ce n’est pas vraiment un secret mais j’ai une passion pour les point and click. Ils ont forgé mon adolescence, j’ai passé des longs moments à me triturer les méninges pour trouver telle ou telle solution, j’ai adoré me balader dans l’amerzone, des îles abonnées pleines de mystères ou encore des royaumes plein de fantaisie. Cependant, il y a un genre qui revient souvent avec ce type de jeu, c’est l’enquête. Soit on est directement dans un contexte policier et vous faites partie des force de l’ordre, soit vous êtes un particulier qui devait vous dépatouiller avec pour seul arme votre intelligence et votre bagou. Même si le principe est toujours le même, chaque jeu apporte des variantes : combinaisons d’objets, réponses à choix multiples qui modifient le cours de l’histoire… mais aussi des univers différents, en cartoon, en stop motion, en pixel art…Il y a toujours le développement d’une ambiance, d’un univers, de personnages.

Bref. Soudainement j’ai eu envie de jouer à un point and click et dans la multiplicité de ce qui existe, beaucoup s’orientent vers la Sci-Fi ou le post-apo (le futur quoi). J’ai donc décidé de jouer à Whispers of a machine sorti en 2019 du studio indépendant Clifftop games qui avait déjà réalisé Kathy Rain. J’avais joué à ce dernier et j’en garde un bon souvenir par son ambiance, la personnalité de Kathy mais aussi le fait que le jeu se terminait en laissant plusieurs mystères en suspend. Whispers of a machine est dans la même veine avec un petit côté Technobabylon, Shardlight, Primordia, etc. Niveau style, cela fait énormément penser à ce que propose Wadjet Eye Games.

Histoire

Nous débutons l’histoire avec l’enquêtrice Véra appelée pour aider la police de Nordsund à résoudre un meurtre qui vient juste d’être commis sur un type apparemment sans histoire. Sauf qu’une fois là bas, on apprend qu’un autre meurtre a déjà été commis une semaine plus tôt. Les deux victimes aux premiers abords ne semblent pas liées.

Dès le départ, on apprend que Véra est une personne augmentée. Elle peut scanner les environs, faire preuve de super force pour un court laps de temps ou encore sonder l’état physique des personnes, surtout leur rythme cardiaque, et donc savoir si quelqu’un à quelque chose à cacher. Plusieurs de ces augmentations seront utiles afin de poursuivre l’enquête, d’autant plus que d’autres arriveront par la suite. Là où le jeu se démarque, c’est que les nouvelles augmentations ou nouveaux pouvoirs apparaitront en fonction de nos choix dans le jeu. En effet, lors des dialogues nous avons le choix entre plusieurs options : être empathique, analytique ou bien autoritaire (voir un peu brut de décoffrage). Nos choix augmentent l’une de ces options (au détriment des autres) et font apparaitre de nouvelles augmentations en lien qui seront utiles pour la suite du jeu. A plusieurs moments, nous devons résoudre des énigmes et faire avancer l’histoire et c’est là que ces nouveaux pouvoirs interviennent. Heureusement, le jeu est pensé pour que vous puissiez résoudre ces mêmes problèmes quand bien même vous ayez acquis des capacités différentes. Certaines néanmoins aident à une résolution plus facile. Je regrette toutefois que plusieurs d’entre elles ne servent que peu dans le jeu ou soit sous exploitées. Par exemple le « détecteur de mensonges » ne m’aura servi que 2 fois quand bien même je scannais tout le monde. Les gens sont honnêtes ou bien utilisent une sorte de puce brouilleur qui vous empêchent de voir s’ils mentent et dès qu’ils ne l’ont plus et donc savent qu’ils ne peuvent rien cacher, ils ne mentent pas. Donc bon…

Dans mon cas, j’ai sélectionné les réponses en fonction de mes envies, sans arrières pensées, ni calcul. Ca n’a pas loupé, comme à chaque fois, il faut croire que je suis une personne indécise. Mon curseur est resté au milieu sans préférence (puisque c’est un triangle) ! Il faut croire que je suis neutre jusqu’au bout ! Bon à la fin mes choix sont devenus plus empathiques.

Centre ville, grosse, grosse ambiance

Visuellement le jeu est sympa, quoique les personnages sont un peu trop pixélisés vu de près ou que les décors fassent un peu vides et ternes. Il n’y a pas beaucoup de vie dans celle ville et plusieurs endroits sont assez vides ou ne servent pas. Je ne comprends pas toujours l’idée de mettre un café dans lequel on ne peut pas entrer, sous prétexte que Véra n’a pas envie d’un boire un alors qu’elle peut en prendre au commissariat.

En parlant de l’héroïne du jeu, elle a un petit côté punk comme Kathy Rain (au niveau de la coiffure) et demeure sympathique avec ses forces et ses faiblesses. Son histoire, bien que classique, reste touchante.

Le reste des personnages sont assez sympas, il est possible de discuter avec eux de chaque personnage notés dans son carnet que l’on a pu croiser pour avoir leur avis. Ils ont chacun une personnalité différentes, entre le médecin est ses blagues un peu morbide, Valder est ses automates. Plus les blagues sur le Conduit. On sent une volonté d’identité propre même si certains personnages restent classiques (policier de la veille école, parfois un peu dépassé mais juste, etc.).

Concernant l’univers, nous nous retrouvons après un cataclysme de grand ampleur en lien avec les I.A dont nous auront quelques détails. De ce fait, quelques interrogations et pistes de réflexions sont posées afin de savoir quel est le statut des I.A dance monde mais aussi le statut des injections qui permettent les augmentations qui sont dérivées de celles-ci. D’ailleurs, cela fait parti de mes quelques « regrets » par rapport au jeu. Il y a des éléments en fin (des choses dites) qui laissent supposer d’autres choses, voir quelque chose de plus gros et qui laissent tout loisir à débat et interprétations parce que ce n’est pas développé…c’est frustrant. De plus, il existe plusieurs factions au sein du jeu les pro I.A (Conduit) qui sont vu comme des fanatiques quasi éradiqués et les anti-I.A (EPOS) -affiliés à la religion chrétienne ou ce qu’il en reste- qui sont eux plus nuancés. Il y a ici encore une opposition science vs religion mais ici les pro-science peuvent être aussi considérés comme des fanatiques religieux (ils se considèrent comme des pèlerins) avec l’émergence d’une entité ultra technologique.

Spoilers Vient la question d’Huldra. On pourrait en effet penser qu’il s’agit juste du délire d’une illuminée (Maja) qui a vu Huldra en rêve. Cependant, le fait que Stina le veuille pour elle, semble être poussé par le « blue », les nanotechnologies dans son corps pourtant non considérées comme des I.A. De plus, les hallucinations de Véra concernant son conjoint décédé peuvent être questionnées comme n’étant pas juste un effet secondaire des nanos couplé avec son deuil. Le fait que Alex se fasse de plus en plus présent et la pousse à activé le projet Huldra afin de faire émerger l’IA dans un corps humain questionne et met mal à l’aise. On ne comprend pas trop comment il va pouvoir revivre comme il semble le souhaiter. Il semble également que les personne ayant du « blue » dans leur corps soient un jour ou l’autre soumis à ses effets comme si une seconde conscience se développait et appeler au réveil d’une singularité. Il y a aussi le fait que parfois l’enfant est une fille ou un garçon. Je ne sais pas ce qui dans le jeux influences ce changement.

Le jeu est relativement court (7h environ pour tout finir). Les énigmes sont variées (morceaux d’éléments à reconstituer, combinaisons d’éléments, mots de passe à trouver en ce servant des infos sur la vie des personnages…) et dans l’ensemble pas trop compliquées. La seule sur laquelle j’ai mis du temps est celle du mots de passe du container. J’ai réussi l’énigme des fils électriques quand bien même je ne comprenais pas le principe du voltage. Globalement on sait ce qu’on doit faire et où on doit aller, ce qui fait qu’on est jamais bloqué très longtemps et que l’histoire avance tranquillement. Pas d’énigmes tordues ou trop lourdes.

Concernant le scénario, lorsqu’on découvre ce qu’il y a dans l’appartement 113, on voit d’avance où le scénario va nous mener (enfin pour ma part). Pas de grosse surprise donc, car il y a un air de déjà vu pour ce type d’univers. Néanmoins cela fonctionne.

Je ne pense pas que je classerais Whispers of a machine dans mes jeux du genre favoris. Il est certes classique sous plusieurs aspects mais bien fait et très agréable à jouer. J’ai passé un agréable moment sans lâcher le jeu, ce qui montre que l’ensemble est prenant. En tout les cas, je le conseille aux amateurs du genre qui veulent un petit jeu sympa et pas -trop- prise de tête mais un peu quand même.

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