Les trésors de l’animation russe

Navrée pour l’oublie de la semaine dernière dû à beaucoup de travail, d’ailleurs cette semaine c’est pareil, même pire, mais bon je m’y colle quand même. Je suis heureuse de m’y mettre hein…faut pas croire.

Donc, la dernière fois j’abordais le « bâteau volant » qui bien que n’étant pas réalisé par des russes reprennait leur folklore, ce petit film me permet donc d’entrer dans le vif du sujet de quelque chose qui a vraiment marqué mon enfance : l’animation russe. Et comme cette année était l’année franco-russe c’était l’occasion parfaite. Mais je me répète un peu là…

Je vais déjà évoquer mon amour de l’animation russe, qui pour moi fût une révélation :
*flashback avec flou écran noir tout ça*

C’était sur canal J, et ses super mercredi aprem (ou samedi on sait plus trop), j’avais droit à ma petite séance ciné. La plupart de ces films ne dataient pas d’hier et pourtant le charme était toujours présent. Ce qui me marqué c’était la finesse des dessins, une animation fluide et maniérée, et surtout une atmosphère russe. Car si l’on reprenait les fameux contes que tout le monde connait (blanche neige, la reine des neiges, Hansel et Gretel, le roi grenouille…) tout était russe. J’entends par là que les décors, les maison, les châteaux, les vêtements sont russes. De même que les caractères sont russes. Pour le coup je me base sur mon expérience littéraire.
Les femmes sont bien en chair, avec du caractère, les hommes grands et forts en général barbus et quand ils ne le sont pas se sont de jeunes princes (qui savent pas faire grand chose de leurs dix doigts) qui pleurent de manière viril. Le tout sur fond de grands gestes et de grandes embrassades.
En fouillant un peu, tout cela est dû à la période (soviétique) et une page de l’animation russe qui se voulait « réaliste », d’où l’utilisation de la technique de rotoscopie pour calquer au plus près les mouvements humains. Pour ceux qui voient pas, c’est la technique employée pour le premier film du seigneur des anneaux (celui de 1978 hein…). C’est aussi durant cette période que de nombreux contes de tout pays furent adaptés en animation. Il me semble que c’est la période de l’âge d’or de l’animation russe.

Je vais faire en sorte d’en regrouper plusieurs histoire d’être plus concis.
Pour ce premier post je vais parler des films réalisés par Lev Atamanov qui est un des grands noms de l’animation russe (soviétique)

Le premier et sans doute le plus connu : l’antilope d’or.
Réalisé en 1954 et primé à Cannes (prix spécial je crois), il reçu aussi d’autres prix à Londres et à Belgrade pour ses qualités artistiques. Contrairement à ce que j’en ai dit plus haut, ce film ci met l’accent non pas sur le côté russe mais sur ses origines indiennes (je ne connais pas le conte original).
C’est l’histoire d’une antilope qui peut faire apparaître des pièces d’or en un claquement de sabots, poursuivie par la Maharadjah lors d’une chasse, elle n’arrive à lui échapper qu’avec l’aide d’un jeune garçon. Obsédé par l’idée de posséder un tel animal le Maharadjah met tout en oeuvre pour la capturer.

Ce film était disponible en france en VHS et ensuite en DVD avec d’autres courts dans la rubrique « trésor de l’animation », difficilement trouvable aujourd’hui.
Le film en lui même est très beau, non dénué d’humour dans ses personnages parfois caricaturaux. On retrouve le classique « parcours iniatique avec des animaux » : le garçon aide un/des animaux qui par la suite l’aideront quand il aura un problème. Une ficelle qu’on retrouve dans beaucoup de contes.

Pour la plupart je les ai retrouvé en VO (en russe donc) sur youtube avec bien d’autres merveilles
Le film est court, environ 30 minutes

Autre histoire très remarquée et très connue : la reine des neiges.
Le film est plus vieux (1957) et plus long (plus d’une heure).
Je vous ferais pas un résumé je pense que tout le monde connait le conte de Andersen, où la jeune Gerda part en quête de son ami Key qui a des bouts de miroir incrustés dans le corps.

Comme son prédécesseur, ce film recevra plusieurs distinctions : lion d’or festival de Venise, prix au festival de Cannes, de Moscou et de Londres.

belle et la bête

The little red flower
Le film de 42 minutes datant de 1952 est l’équivalent de la belle et la bête.

Je met ici un extrait de très bonne qualité. Comme les autres l’on peut retrouver le film entier en qualité correct sur youtube.

L’histoire d’un marchant ayant 3 filles qui avant de partir pour un long voyage demande à chacune d’entre elles ce qu’elles souhaitent. Comme d’hab dans les contes les 2 premières demande des trucs cher et hors de prix et la dernière une simple fleur rouge. L’homme réussi à tout trouver sauf la fleur, jusqu’à ce qu’il tombe sur une île étrange où il la trouve enfin. Seulement après l’avoir cueilli un monstre apparait et lui dit qu’en échange de cette fleur il devra lui donner une de ses filles. Seulement il n’a pas vraiment le choix, soit il donne la bague magique que lui transmet le monstre pour qu’une de ses filles soit transportée direct sur l’île, soit le monstre débarque chez lui et le tue. L’homme rentre donc chez lui bien embêté. Malheureusement la plus jeune des filles découvre le secret de son père lors d’une conversation et enfile la bague. La voilà donc sur l’île, où un mystérieux hôte s’occupe d’elle, mais sa famille lui manque. Le monstre lui accorde donc d’aller la voir mais de revenir rapidement sinon il mourra de solitude. Bien sur les méchantes sœurs s’en mêlent car jalouse de voir leur cadette si bien paraît, les bras plein de cadeaux, et retardent donc la pendule de 2h. Forcement notre héroïne arrive trop tard et le monstre meurt. Sauf que ça serait pas un conte de fée si ça s’arrêtait là. La jeune fille pleure et regrette, c’est a ce moment là que la fleur rouge se réanime et miracle ! A la place du monstre on a un beau prince qui était en fait ensorcelé. Ils se sourient comme deux gros benêt heureux et vécurent dans la guimauve jusqu’à l’overdose.

Je vous abrège la fin tout le monde la connait. Je suis méchante avec ce pauvre film, mais en fait je l’aime beaucoup.

Bref comme les autres si vous avez l’occasion de voir ces films en VF, VO sous titré n’hésitez pas. De cette manière j’ai découvert le russe et en animation  ça rend pas mal, a mon sens inutile de comprendre pour apprécier.

Le bateau volant

Je me rend compte que j’ai failli oublier ma chronique de la semaine (que personne ne lit mais c’est pas grave) sur les films/séries d’animation chef d’oeuvre souvent de mon enfance. Je passe sur le roi et l’oiseau de Paul Grimault que tout le monde, je pense, connait. Il ya bien sur bien d’autres films and co mais j’en parlerai une autre fois. Ici je voulais faire court en abordant juste un petit film qui va me permettre de me lancer ensuite sur la Russie et Dieu sait qu’il y a à dire dessus.

Le film dont il s’agit c’est « le bâteau volant » ou « The Fool of the World and the Flying Ship »  qui un film d’animation en stop motion avec des marionettes, ce qui ne l’empêche pas d’être jolie et sensible. A l’époque je l’avais vu à plusieurs reprises sur Canal J (ah ces fameux films du mercredi!).
Si le film ne cache pas son influence russe puisqu’il est adapté d’un conte, jusqu’à tard, j’avais toujours cru que le film avait été réalisé là bas. Hors il n’en est rien. Le bâteau volant est issue d’une émission « Long ago & Far away » qui a été diffusé de 1989 à 1993, et a proposé  environ une trentaine de petits films ayant pour thèmes des contes et histoires du folklore du monde entier. Le film date de 1990, dure environ 60 mn et a été réalisé par Cosgrove Hall, un studio d’animation anglais. C’est le seul du lot à avoir été diffusé en France, enfin je crois, en tout les cas seul le film en lui même fût diffusé, pas le pataspitch de l’émission « Long ago and far away ».

 

L’histoire :
Le tsar de toute les Russies à l’habitude de recevoir de beaux et incroyables cadeaux, ce dont il est fier. Les prétendants se pressent d’ailleurs à sa porte pour lui apporter les plus beaux présents afin de pouvoir épouser sa fille la princesse Alexïa qui n’en a cure. C’est alors que celle ci propose de prendre pour époux celui qui sera capable de lui apporter un bâteau qui puisse voler. Enthousiaste à cette idée, le tsar Nikolai fait passer le message dans tout le pays. Au fin fond de la forêt profonde vit le jeune Piotr avec sa famille, composée de son père bûcheron, de sa mère et de ses deux frères. Ils ne sont pas riches mais vivent tranquillement, jusqu’à ce que les deux frères aient vent de cette histoire de bâteau volant dans laquelle ils voient un moyen de s’enrichir, et réussissent à convraincre leur père de leur passer toute ses économies qu’ils s’enpressent d’aller dépenser dans la taverne la plus proche. Piotr le benjamin de la famille et le plus rêveur voudrait lui aussi participer à cette quête, c’est à ce moment qu’il rencontre un drôle d’homme qui va lui offrir cette occasion, à une condition : qu’il ne refuse jamais quelqu’un qui désire monter à bord du bâteau volant. Voilà donc notre héro partie vers le palais du tsar, et qui rencontrera de bien curieux personnages en route.

Navré j’ai fait un résumé un peu long.
Ce film m’avait beaucoup marqué parce qu’il avait plusieurs points communs avec le baron de münchausen (dont ses personnages), d’ailleurs il est dit que Terry Gillian s’est inspiré de ce conte russe pour son film. Je tiens quand même à dire que j’adore ce film, et tout son côté WTF surréaliste.
Pour en revenir  au bâteau volant c’est un très jolie film, très poétique et bien réalisé. La musique est sympa et reste bien en tête. Je ne sais pas s’il a été édité en France, en tout les cas on peut le trouver en DVD en anglais par contre. Mais heureusement l’ami youtube est là ! Le film est donc dispo en VF (en qualité assez moyenne mais c’est déjà ça) et scindé en plusieurs parties. La VF est d’ailleurs très bonne. Après on aime ou pas, Piotr c’est l’archétype du héro tout gentil, tout naïf, avec un coeur gros comme un airbus, et on sait tous comment ça va se finir. Mais on s’en fiche c’est pas ça l’important!

Autre chose en VO (ou VA) c’est David Suchet (Hercule Poirot) qui est le narrateur de l’histoire, ce qui n’est pas rien ! Deplus le bâteau volant à reçut plusieurs prix, raison de plus pour le voir !